Le Siège de Paris - La Commune (4)

                                                            1870

Siège de Paris 

20 septembre 1870 / 28 janvier 1871

Communications de la province vers Paris

La dépêche-réponse - novembre 1870

Le 4 novembre, le service pigeons-voyageurs est mis à la disposition du public. A Paris, informé, on crée le 10 novembre la "dépêche-réponse". C'est une carte spéciale, vendue 5 centimes par la Poste qui comprend un certain nombre de cases. L'expéditeur parisien pose dans sa lettre, transportée par ballon monté hors Paris, quatre questions. Le destinataire, en recevant la missive par les airs, répond dans les cases prévues à cet effet sur la carte par oui ou non. La carte est déposée dans n'importe quel bureau de Poste avec paiement d'une taxe spécifique, puis centralisée à Tours puis à Bordeaux (à partir du 1/12). Les textes sont composés, ainsi que les adresse des destinataires et enfin réduits et reproduits photographiquement sur papier mince.

Pour rester en contact, plusieurs méthodes (avec plus ou moins de réussite) furent tentées. L'emploi de scaphandriers... le projet a été découvert immédiatement. L'utilisation de chiens-courrier... aucun ne passera les lignes adverses.

L'utilisation des boules de "Moulins" du nom de la ville située loin des combats par où transitait ce type de courrier. On mettait les lettres dans des sphères étanches en métal munies d'ailettes qui suivaient le courant de la Seine et devaient être recueillies grâce à des filets tendus (sur les 55 boules envoyées aucune ne fut repêchée si ce n'est plus tard, en aval de Paris).

Le moyen qui se révéla le plus sûr et le moins coûteux fut l'usage de pigeons voyageurs. Les pigeons quittaient Paris avec les ballons montés et rejoignaient ensuite la ville, avec des messages microfilmés attachés aux pattes. Beaucoup de pigeons n'arrivèrent pas à destination ; les Prussiens ayant fait venir des faucons pour combattre ces messagers volants...

                                              La boule de Moulins

Le courrier ci-dessous a été envoyé de Montbrison vers Paris via Moulins le 5 janvier 1871. Immergées dans la Seine en amont non loin de Montereau-Fault-Yonne, roulant sur le fond du fleuve en descendant son cours, ces boules devaient ainsi franchir les lignes ennemies et être récupérées dans un filet aux abord de la capitale. Bien qu'ingénieux, le procédé se révèle être un échec complet.

Aucune des 55 boules larguées entre le 5 et 28 janvier 1871 ne parviendra à Paris avant la fin de siège... Même si plus de la moitié d'entre elles ont été retrouvées à ce jour entre Paris et Le Havre.

La fin de siège eut lieu le 28 janvier 1871 à 20h40.

Le 18 mars 1871, la population se révolte et cela a pour conséquence l'instauration de la Commune de Paris

Mais cela est une autre histoire...

Auteur : Michel Leseur

Le Siège de Paris - La Commune (3)

                                                            1870

Siège de Paris 

20 septembre 1870 / 28 janvier 1871

Communications de Paris vers la province

Pour rester en contact, plusieurs méthodes (avec plus ou moins de réussites) furent tentées.

Utilisation des ballons montés à l'initiative de Nadar

Usage de ballons de baudruche

Utilisation des pigeons voyageurs

-

65 ballons montés transportèrent :

164 passagers

381 pigeons voyageurs

5 chiens

2 à 3 millions de lettres

--

Ce courrier par ballons montés a été envoyé de Paris Place de la Bourse le 8 janvier 1871 pour Issoudun dans l'Indre. Le cachet au dos est illisible.

Deux ballons ont quitté Paris le 9 janvier et ont pu transporter ce pli :

L'un nommé "Le Duquesne", départ Gare d'Orléans, était piloté par Charles RICHARD et avait comme passagers messieurs Aymane, Cherrier et Lallemagne et transportait 150 kg de courrier et 4 pigeons. Après 167 km de vol, il a atterri à Berzieux dans la Marne (51). L'autre nommé "Le Gambetta", départ Gare du Nord, était piloté par Charles DUVIVIER, avait comme unique passager monsieur Lefebvre de Fourcy et transportait 240 kg de courrier et 3 pigeons. Après 200 km de vol, il a atterri à Clames dans la Nièvre (58).

Deux formules neuves de courrier pour "Ballon monté" datant du siège de Paris, fait suite au décret du 26 septembre 1870.

Formule de carte vierge pour ballon monté datant du siège de paris (1870-1871)

(décret du 26 septembre 1870)

Le ballon non monté est un ballon "libre" sans aérostier à son bord, transportant des dépêches et du courrier. C'est l'une des méthodes utilisée par les parisiens assiégés pour communiquer avec leurs proches situés en dehors de la capitale ; des cartes postales sont spécifiquement créées pour être transportées par ces ballons ; lâchés depuis Paris, les ballons libres sont soumis aux vents et intempéries et atterrissent aléatoirement en province quand ils ne tombent pas chez l'ennemi.

Formule imprimée de courrier pour ballon monté envoyée de Paris les Ternes le 23 novembre 1870 pour Magnac-Laval (Haute Vienne) transporté par le ballon "Ville d'Orléans". Le courrier dans son texte pose quatre questions dont les réponses seront formulées sur la carte dépêche-réponse.

Auteur : Michel Leseur

Le Siège de Paris - La Commune (2)

 1870

Siège de Paris 

20 septembre 1870 / 28 janvier 1871

Contexte historique

Suite à la capitulation de Sedan du 2 septembre 1870, les armées prussiennes et leurs alliés déferlent sur le nord de la France et à partir du 17 septembre 1870 la capitale est rapidement encerclée par les troupes prussiennes dont la résistance parisienne n'a pu empêcher la progression.

Pourtant depuis 1840, à l'initiative de Thiers, Paris est une ville fortifiée, entourée de forts et fortifications avec murs d'enceinte continue de 34 kilomètres mais malheureusement en 1870 ces ouvrages sont sans armement ni entretien.

Napoléon III a été déchu et la République proclamée ; le gouvernement reste à Paris mais une délégation est envoyée à Tours pour coordonner l'action en province.

Le 7 octobre 1870, Léon Gambetta quitte Paris à bord du ballon monté " Armand Barbès " et rejoint le gouvernement replié à Tours. 

Coupée du reste du pays, Paris subit rapidement la rigueur exceptionnelle de l'hiver (jusqu'à -12° en décembre) alors que les bombardements prussiens aggravent encore la situation dès le mois de janvier 1871.

Léon GAMBETTA 

Né le 2 avril 1838 à Cahors et mort le 31 décembre 1882 à Sèvres.

Avocat, homme d'état français, il est l'une des personnalités les plus importantes des premières années de la IIIè République. Opposé au Second Empire, il est élu député en 1869. Le 4 septembre 1870, après la défaite de Sedan, depuis l'Hôtel de Ville de Paris, il proclame le retour de la République. Le 7 octobre 1870, il quittera Paris assiégée afin d'organiser les combats en province. Il sera Président du Conseil et ministre des Affaires Etrangères sous la présidence de Jules Grevy.

N° Yvert : 378

7 octobre 1870 : départ de Gambetta pour Tours

Bloc CNEP n° 85B

Salon d'automne 2020 (annulé pour cause de Covid)

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Adolphe THIERS

Né le 15 avril 1797 à Marseille et mort le 3 septembre 1877 à Saint-Germain-en-Laye.

Monté à Paris à 24 ans, ambitieux et sans fortune, il fut tout à la fois : avocat, journaliste, historien et homme d'état. Il contribue aux "3 glorieuses" et joue un rôle décisif dans la mise en place de la monarchie de Juillet. Elu à l'Académie française, marié, devenu riche, il est député, plusieurs fois ministre et 2 fois Président du Conseil. Après la révolution de 1848, bien que favorable à une monarchie constitutionnelle, il se rallie à la République. Opposé au Second Empire et à la guerre de 1870, il deviendra en février 1971, suite à la défaite de Sedan, chef du pouvoir exécutif, négociera le traité de Paix avec Bismarck et réprimera dans le sang l'insurrection de la Commune. En août 1871, il devient Président de la République française et en 1873 est salué comme "Libérateur du Territoire".

N° Yvert : 935

Epreuve de luxe

Carte Premier Jour du 18 octobre 1952 à Marseille

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N° Yvert : 5394

Félix TOURNACHON dit NADAR

Né le 5 ou 6 avril 1820 à Paris et mort 20 mars 1910 à Paris.

Caricaturiste, écrivain, aéronaute et photographe, ses aventures ont inspiré Jules Verne

En 1870/71, il constitue de son propre chef, une compagnie d'aérostiers dont le but est la construction de ballons militaires mis à la disposition du gouvernement. C'est au pied de la Butte Montmartre que naît la poste aérienne du Siège. 67 ballons seront construits entre le 23 septembre 1870 et le 28 janvier 1871 pour à la fois surveiller l'ennemi et acheminer 11 tonnes de courrier (5 ballons seront capturés). Le gouvernement se détournera de Nadar, jugé trop "révolutionnaire". Après les événements de la Commune, il se retrouvera complètement ruiné, ira à Marseille fonder un atelier photographique et sera de retour à Paris en 1904.

Feuillet : F5392

Auteur : Michel Leseur

 

Le Siège de Paris - La Commune (1)

 1870

Siège de Paris 

20 septembre 1870 / 28 janvier 1871

Communications militaires

Oblitération de l'Armée du Rhin

La poste militaire est régie par les règlements antérieurement en vigueur.

L'armée principale est l'Armée du Rhin. C'est elle qui entamera les hostilités ; les cachets à date portent dans la couronne l'intitulé "ARMEE DU RHIN" suivi du nom du bureau (bureau de l'Empereur, garde impériale...). Ici nous sommes en présence d'un cachet double cercle : 

ARMEE DU RHIN Gvr GI 7e corps - 1 AOÛT 70

Courrier envoyé le 4 août 1870 (cachet double cercle) en franchise (4e corps d'armée) pour Contres dans le Loir et Cher. Au recto, cachet double cercle du 8 août 1870 Paris à La Rochelle et un cachet 1 cercle Contres même date.

La franchise postale (cachet PP)

La franchise postale est autorisée aux troupes et aux marins en campagne par la loi du 24 juillet 1870.

Cette franchise exonère du montant du port les lettres simples, c'est à dire pesant jusqu'à 10 grammes, expédiées par des militaires... ou qui leur sont destinées et transportées par les services postaux français. Les lettres pesantes, les lettres chargées ne bénéficient pas de cette franchise accordée aux lettres remises par les vaguemestres et portant une indication claire de l'appartenance à l'armée de l'expéditeur : mention manuscrite, cachet d'unité etc...

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Pli adressé en port payé (PP) le 7 octobre 1870 (jour où Léon Gambetta quitte Paris en ballon) au sergent E. Polart garde mobile dans l'armée de Paris 1er bataillon, 2e compagnie, à l'Ile Saint Denis (actuellement 93).

Le courrier militaire

Bien que nous soyons en présence d'un courrier destiné à un militaire (16 mars 1871) portant les indications nécessaires, la franchise n'a pas pu être appliquée du fait du poids du courrier.

Affranchi à l'aide du timbre-poste n° 22 (Yvert)

Destinataire n'ayant pu être contacté, le pli a été retourné à l'expéditeur

Griffe rouge 3 lignes

RETOUR

A L'ENVOYEUR

D33

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Courrier envoyé de Lyon (Rhône) le 2 janvier 1871 pour Libourne (Gironde), distribué le 6 janvier 1871  (cachet double cercle au verso).

Précisant l'appartenance du destinataire (24e Corps d'armée), ce pli n'aurait pas dû être taxé à 30c

Auteur : Michel Leseur